Vœux de Nicolas DUPONT-AIGNAN

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Le 1er janvier est toujours l’occasion de marquer un temps d’arrêt pour réfléchir au sens de l‘année écoulée et porter son regard vers l’avenir.

En 2009 le monde a affronté la plus grave crise économique depuis l’après-guerre. Le grand paradoxe a été de voir nos dirigeants dans l’incapacité de mettre en œuvre le changement de cap nécessaire qu’ils appellent pourtant de leurs vœux avec de surcroît le soutien massif des opinions publiques. Le décalage, notamment en Europe, entre la saine remise en cause en parole de la mondialisation inique et la soumission dans les actes à ses pires règles, décourage les peuples qui souffrent pour l’instant en silence. Du G20 à Copenhague, ce ne fut que vaines paroles et fausses promesses.

Au delà des vœux personnel de santé, de joie et de sérénité que j’adresse à chacune et chacun d’entre vous, je ne peux que former le vœux qu’en 2010 on s’attaque enfin aux causes du malheur des peuples. Cela vaut bien sur autant pour notre pays que pour l’Europe et le Monde.

Mais comment pourrions-nous donner des leçons aux autres nations si nous, Français, ne sommes pas capables de relever nos propres défis ? C’est pourquoi je forme un vœu particulier pour notre bien commun, l’objet de notre engagement politique : la France.

Le vœu que notre pays connaisse enfin le sursaut tant attendu. Sursaut de lucidité, sursaut de volonté, sursaut de courage.

Souhaitons tout d’abord qu’ en 2010 la lucidité sur la gravité de la situation de notre pays l’emporte sur le déni de réalité. Assez de la stratégie d’évitement permanent, pour ne pas dire de diversion qui, en occultant les failles, interdit de porter le juste diagnostic et, ce faisant, d’administrer les bons remèdes.

Désordres intérieurs croissants en raison d’un Etat régalien faible (police sous-dotée, justice passoire, immigration non contrôlée) ; appauvrissement général lié à une perte de compétitivité et à une débâcle industrielle ; injustices criantes fruit d’une politique fiscale de classe…

Si un autre cap n’est pas très vite fixé l’année qui vient sera celle de tous les dangers ! Combien de temps en effet nos compatriotes supporteront-ils l’ensorceleur Sarkozy avec sa politique de farces et attrapes ! Faibles avec les puissants, forts avec les faibles, volontariste et cocardier en parole, soumis à Bruxelles et Washington dans les actes, le Président de surcroît trop surexposé ne peut plus incarner l’espoir pour les Français. Ces derniers ont d’ailleurs compris qu’ils avaient été trompés et que la rupture n’en n’était pas une. Aujourd’hui nos compatriotes doutent de tout. Une simple alternance sans un véritable projet alternatif ne ferait qu’aggraver le cercle vicieux du désenchantement, du découragement et du repli sur soi. Voilà pourquoi 2010 doit être l’année d’un projet alternatif fort, cohérent sérieux, crédible car allant enfin aux racines du mal français.

Souhaitons ainsi que notre pays retrouve la volonté de se ressaisir. Proposons lui une politique radicalement nouvelle pour s’attaquer à ces maux qui le minent : le chômage de masse, l’insécurité, les injustices, le recul de la démocratie…

Mais cela exige que le Pouvoir retrouve le pouvoir, c’est à dire la capacité de peser sur les choses. Il faudra alors oser s’affranchir des féodalités intérieures et s’émanciper des ingérences extérieures ! Seul l’intérêt général, seul l’intérêt national doivent dicter les décisions publiques.

Comment lutter contre le chômage qui est le cœur du mal français sans revoir de fond en comble les traités européens et sans mettre au pas les clientélismes égoïstes intérieurs ?

Changer l’Euro en passant de la monnaie unique à la monnaie commune, mettre en œuvre un protectionnisme écologique et social, reconstruire une PAC digne de nos agriculteurs, encadrer notre système bancaire, relancer notre recherche, rétablir la justice fiscale, généraliser la participation, s’appuyer sur nos entreprises publiques et libérer les PME des charges sociales voilà les vraies réformes à lancer ! Mais cette politique cohérente ne peut se décider ni au Fouquet’s, ni à la Commission de Bruxelles, ni à la BCE de Francfort, ni à Washington. De même comment croire pouvoir rétablir l’ordre public sans renforcer notre police, revoir notre politique pénale, réduire les remises de peine, exiger des magistrats trop politisés qu’ils appliquent les lois votées au nom du peuple français et bien sûr contrôler nos frontières !

Enfin, en ces temps d’interrogation sur notre identité, quand comprendra-t-on que le vivre-ensemble ne se construit qu’en dynamique et qu’en sachant vers où l’on va. Alors, oui, soyons intraitable sur nos valeurs, osons l’assimilation républicaine et laïque, et portons un projet de progrès économique et social.

Vœu de lucidité, vœu de volonté mais aussi vœu de courage. Il serait en effet vain de faire croire à nos concitoyens qu’ils pourront s’en sortir sans effort. Dans le monde du 21ème siècle, les empires défendent leurs intérêts et ne souffrent d’aucune naïveté. Notre pays a des atouts, des valeurs mais personne ne fera le travail à sa place !

N’oublions pas cette leçon du gaullisme. Oui, la liberté a pour prix l’effort et les épreuves, mais le peuple français n’a-t-il pas à plusieurs reprises démontré qu’il est capable de les relever, tant que les sacrifices et les bénéfices étaient répartis avec suffisamment de justice ? C’est d’ailleurs dans ces moments qu’il a manifesté sa grandeur et son caractère si particulier. Dans notre longue histoire tourmentée c’est toujours quand la situation paraissait désespérée que soudain germait l’espérance du renouveau. Le sursaut s’est toujours produit là ou on ne l’attendait pas autour de celles et ceux qui ne cèdent pas sur l’essentiel. A eux en 2010 de savoir se rassembler, d’être capable de présenter aux Français un projet et de se battre pour leur pays.

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