Irlande : une adhésion par défaut !

Il faut en convenir. Les Irlandais ont dit « Oui » au traité de Lisbonne. Mais personne ne peut nier que cette approbation n’est qu’une adhésion par défaut. La peur a été l’argument majeur des partisans de l’Europe supranationale. « Les Irlandais sont terrifiés. C’est un vote basé plus sur la crainte que sur l’espoir » précise dans un communiqué Declan Ganley, leader du camp du « Non » irlandais.

Les réactions du pouvoir Irlandais montrent aussi un dédain pour ce peuple Irlandais qui a osé dire « Non » une première fois.

photo-1651164-M … à une Europe supranationale

Il faut en convenir. Les Irlandais ont dit « Oui » au traité de Lisbonne. Mais personne ne peut nier que cette approbation n’est qu’une adhésion par défaut. La peur a été l’argument majeur des partisans de l’Europe supranationale. « Les Irlandais sont terrifiés. C’est un vote basé plus sur la crainte que sur l’espoir » précise dans un communiqué Declan Ganley, leader du camp du « Non » irlandais.

Les réactions du pouvoir Irlandais montrent aussi un dédain pour ce peuple Irlandais qui a osé dire « Non » une première fois. « Aujourd’hui, le peuple irlandais a parlé de façon claire et décisive » clame Brian Cowen, premier ministre irlandais. En d’autres termes, le premier référendum n’était ni clair, ni décisif ; que de « moutons noirs » hier, que de blanches brebis aujourd’hui.

En Europe, chacun y va de son couplet. Le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso affirme que « …cela montre que l’Europe apporte une réponse positive à la crise économique… ». Pour ma part, je n’ai rien remarqué de tel en France, sinon que la crise agricole s’amplifie, le chômage continue de progresser, les délocalisations se poursuivent, nos services publics sont de plus en plus menacés et les déficits de la France culminent à des sommets encore jamais atteints. Angela Merkel se dit très heureuse, comme le Premier ministre portugais José Socrates. 

europe_sarkoEn France, les PS Cambadelis, Jack Lang et consorts saluent cette heureuse nouvelle pour l’Europe, en compagnie des députés d’Europe écologie, du premier ministre François Fillon, du Modem de François Bayrou. UMP, PS, Verts, Modem, même combat pour une Europe supranationale acoquinée à l’Otan.

Quant à Nicolas Sarkozy, il croit savourer sa victoire. « Ce vote, qui couronne les efforts accomplis notamment lors de la présidence française pour apporter une réponse aux préoccupations qu’avaient exprimées les Irlandais, est une grande satisfaction pour tous les Européens ». Il se prend pour le sauveur de l’Europe. Pourtant, il est des moments dans la vie d’un Chef d’Etat où il vaut mieux se taire. Se rappelle-t-il comment il a traité les Français pour contourner le NON majoritaire, « clair et décisif » pour plagier le premier Ministre Irlandais ? Quand on n’a pas le courage d’affronter directement le suffrage universel, il faut le prendre de moins haut. Qu’il cesse de palabrer !

« La victoire, en Irlande, du « oui » au traité de Lisbonne est celle d’une démocratie à sens unique, d’une démocratie où l’on vote jusqu’à ce que oui s’ensuive. Les partisans de cette Europe antidémocratique feraient bien d’avoir le triomphe modeste et discret : ce nouveau coup de force, après l’enterrement des non français et néerlandais, ne les honore pas et aggrave encore le déficit d’image et de résultat d’une usine à gaz sans âme ni idéal, condamnée d’avance par l’histoire » souligne le député gaulliste Nicolas Dupont-Aignan, favorable, comme tous les gaullistes de conviction, à une Europe indépendante et organisée de manière confédérale autour de projets précis initiés par les Etats.

 

Aujourd’hui l’Irlande, et demain ?

Le processus est enclenché. La Grande-Bretagne attend ses législatives au printemps prochain, la République Tchèque pourrait également repousser sa décision au début 2010.

D’ors et déjà, certains veulent brûler les étapes en désignant, dans les semaines qui viennent, le Président du Conseil européen. Ceci en application d’un traité qui n’est pas encore validé entièrement par l’ensemble des pays adhérents à l’Union européenne, c’est-à-dire réglementairement inexistant. D’autant plus surprenant que le candidat soutenu par Paris et Londres est le très libéral et pro-américain Tony Blair. Bizarre conception ! Un Président du Conseil européen ancien premier ministre d’un des pays les moins intégrés à l’Europe ; ni Schengen, ni Euro. Quel bel encouragement !

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