Villepin: « Sarkozy a un esprit tordu »

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A quelques jours de l’ouverture du procès Clearstream, Dominique de Villepin s’est montré véhément à l’égard du président de la République, pointant son caractère obsessionnel et un «esprit tordu». Une virulence qui donne le ton de cette bataille juridico-politique qui rappelle déjà d’autres célèbres épisodes du même ordre de la Vème République.

« Le Brésil est un beau pays, il y a des jolies filles, on vous sert des caïpirinha, et que fait Nicolas Sarkozy, il parle de Villepin et Clearstream. Il faut avoir l’esprit un peu tordu ». Invité de Jean-Pierre Elkabbach, Dominique de Villepin a multiplié les piques contre le président de la République sur l’obsession de ce dernier à propos de l’affaire Clearstream. Il s’est dit « sidéré » d’entendre le président de la République en parler lors de son déplacement au Brésil.
Dominique de Villepin fait ici allusion sur un ton ironique à des propos de Nicolas Sarkozy rapportés par Le Parisien.

En marge de son déplacement au Brésil, Nicolas Sarkozy avait, en effet, déclaré: « Si vous retrouviez votre nom sur le fichier d’une banque où vous n’avez jamais mis les pieds, vous n’auriez pas envie de savoir qui vous y a mis ?  Il est grand temps que toutes ces combines sous la Ve République, une bonne fois pour toutes, on en soit débarrassés. Qui que ce soit qui les fasse. Les officines, les combines, il y en a eu beaucoup trop et c’est une occasion pour montrer que plus personne ne sera victime de ça. Et maintenant que les prévenus s’expliquent et que les juges décident ! ».

 

Une enquête parallèle, une affaire crasseuse

Très remonté, l’ancien Premier Ministre, donnant du « Monsieur Elkabbach !» à tout va à son interlocuteur du moment, s’est dit décidé à ne rien lâcher : «Je ne suis pas un homme qui recule, je souhaite que le procès se tienne et que toute la vérité soit dite. Moi, je subis depuis quatre ans des écrans de fumée et des mensonges. Les trois dernières semaines montrent qu’il y a une volonté de condamner avant le procès. Cette affaire n’est pas politique, elle fait l’objet d’une instrumentalisation politique mais je crois qu’il ne faut pas se tromper de débat ».

Plus évasif sur  la présence du nom du président de la République sur les listings bancaires de Clearstream, l’ancien premier Ministre a simplement estimé qu’il fallait «  ramener les choses à leur juste valeur. Sur ces listings, il y avait plusieurs centaines de milliers de noms dont Monsieur Nagy et Monsieur Bocsa ».

A quelques jours du début du procès, alors que le Parisien révélait encore hier que le juge d’Huy aurait mené pendant plusieurs mois une enquête parallèle, la véhémence de Villepin, les obsessions de Sarkozy, qui rappellent les meilleures heures des joutes politico-crasseuses qui opposaient déjà Chirac et Sarkozy, l’affaire Clearstream semble de plus en plus vermoulue.

 

Régis Soubrouillard 
Source : http://www.marianne2.fr

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