Être gaulliste aujourd’hui, c’est résister.

  

A l’approche des échéances électorales de 2007, et notamment la présidentielle, chacun est amené à se positionner par rapports aux candidats, qu’ils soient réellement déclarés ou non.

Un premier constat s’impose dans cette période pré-électorale : l’Europe est omni présente et, comme une évidence, l’éternel clivage virtuel droite-gauche ne revêt plus de sens aux yeux des citoyens. Et c’est tant mieux ! Tout gaulliste doit s’en féliciter.

A défaut d’être entendu par nos élites de tous bords, le résultat du 29 mai aura au moins produit cet effet.

Le second porte sur le courage politique, pour être plus précis sur l’absence de convictions fortes. Nous assistons, avec beaucoup d’amertume, au décrochage de certains hommes politiques qui se dédient dans l’espoir de revenir sur la scène politique.

  • François Fillon, blessé dans son ego d’avoir perdu son marocain, renie l’image de « gaulliste social » qui lui allait si bien en soutenant l’indéfendable : la privatisation d’EDF. « il ne faut rien exclure (…) Les services publics qui sont en situation de concurrence, on voit bien l’intérêt qu’il y a à les privatiser » annonce sereinement le nouveau mentor de l’UMP Sarkosienne ;
  • Philippe Seguin, héro anti-Maastricht, identifié il n’y a pas encore très longtemps comme leader incontesté du gaullisme d’aujourd’hui, se rapproche de Nicolas Sarkozy en épousant ses orientations communautaristes et son axiome la discrimination positive. « Le modèle canadien ou britannique apporte des solutions plus efficaces qu’un modèle français non appliqué » précise t-il dans un entretien accordé au Monde ;
  • Charles Pasqua, aujourd’hui Sénateur UMP, idole des années RPR, lâche prise : il roule pour son jeune voisin des Hauts-de-Seine après avoir si souvent vilipendé, et toujours avec force, les orientations ultralibérales et antigaullistes d’une partie de l’UMP ;
  • Michel Barnier qui fut longtemps l’espoir d’une génération sensible au gaullisme déclare sa flamme et intègre la cour du roi Sarkozy, après avoir privilégié l’orientation fédéraliste actuelle de la construction européenne aux intérêts de la France [1]. Après tout, le concernant, ce n’est pas bien grave. La France peut s’en passer.

Qu’il est difficile d’être gaulliste aujourd’hui. Il faut avoir le courage de résister à l’appel du carriérisme politique pour défendre ses convictions profondes :

  • Défendre la Nation et l’État qui l’incarne. Au-delà de ses strictes missions régaliennes, il est fondamental qu’il doit donner les impulsions nécessaires à la cohérence dans les domaines économique et social indissociables ;
  • Affirmer la souveraineté de la France pour mieux participer à la construction de l’Europe indépendante que nous souhaitons tous et qui consolidera ses propres valeurs ;
  • Redonner aux consultations référendaires toute leur valeur par le respect d’une ligne de conduite démocratique dont le général de Gaulle nous a tracé le contour le 27 avril 1969 en se retirant dignement après un échec moins cuisant que celui sur la constitution européenne, le 29 mai dernier ;
  • Établir un nouveau contrat social s’appuyant sur une réelle participation des salariés à la vie et à la gestion de l’entreprise ;
  • Défendre la constitution de la Vème république et l’élection présidentielle au suffrage universel que certains, droite ou gauche, veulent réformer en redonnant le pouvoir aux partis politiques les plus importants et en anesthésiant la souveraineté populaire, à l’image des propositions du candidat-ministre de l’intérieur  qui tentent de supprimer la séparation des pouvoirs exécutif et législatif[2], .
  • Avoir le courage et la volonté politique de réformer le cadre des relations sociales en démocratisant la représentation du personnel actuellement aux mains d’une forteresse syndicale d’un autre temps ;
  • Mettre en œuvre une réelle solidarité afin que nul ne reste sur le bord du chemin…

Dans les semaines à venir, les mouvements se réclamant du gaullisme devront choisir : renier leurs convictions ou résister ; émergeront alors les gaullistes authentiques.

Pour ma part, je suis confiant. Des clubs se forment, des citoyens se regroupent, les jeunes se reconnaissent de plus en plus dans l’héritage du gaullisme. Pour vivre sereinement notre engagement politique, il faudra, le moment venu, confirmer notre engagement de gaulliste de conviction et nous retrouver tous sur le même chemin : celui de la fierté que nous confère notre engagement gaulliste.

 

 

 
[1] Chacun se souvient (…) de son « immense » (!!!) talent qui avait ordonné à nos ambassadeurs de se mettre prioritairement au service de l’U.E., avant la France ! Tout le monde se rappelle sa place, en pointe, dans la « propagande » inouïe qui fut faite, notamment sur las chaînes télévisées, en faveur du « OUI », pourtant massivement rejeté. Il devrait en tirer les conclusions qui s’imposent !
[2] Il préconise que le parlement soit associé à des nominations concernant des postes et activités purement « exécutives ». Par ailleurs, il considère que le référendum d’initiative présidentielle ne peut engager la responsabilité du président en exercice. Une position totalement opposée à celle du gaullisme authentique – (Magazine de l’UNION –UMP n° 25 du 10 février 2006).

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