Loi de programmation militaire 2003-2008

 

L’Irak, George W. Bush, L’Europe, La France et J. Chirac … 

 

La loi de programmation militaire 2003-2008 appelle de notre part les remarques suivantes :

  • les décisions prises dans le cadre de cette loi vont évidemment dans le bon sens (2ème porte-avions, sous-marins nucléaires envisagés pour conforter notre force de frappe en profondeur…). Cette loi montre une rupture heureuse avec les décisions prises par le gouvernement de la gauche plurielle de Lionel Jospin.
  •  Cet effort doit être poursuivi, n’en déplaise à Jack Lang et à ses amis Verts qui s’encanaillent à faire croire aux Français qu’il faut choisir entre l’éducation ou la guerre. Il convient de noter, qu’une fois de plus, l’irresponsabilité n’a plus de limites au royaume « munichois » [1] dont l’ancien Ministre socialiste est le digne représentant français.
  • Pour garantir une continuité sans faille à cette loi, le passé nous ayant démontré que jamais une telle loi était totalement respectée, il appartient au gouvernement d’en verrouiller le cadre et de s’assurer des crédits envisagés.
  • Cet effort doit être fait au nom de la France, pour la France, sans s’interdire, dans ce domaine comme dans d’autres, d’être une pièce majeure du puzzle européen, à la condition évidente qu’elle permet à l’Union Européenne d’avoir sa propre diplomatie, son propre effort de défense, sa propre destinée. Ce qui est loin d’être le cas actuellement.

Dans la perspective d’une intervention militaire en Irak, la position de la France et de son Président Jacques Chirac nous semble, valeur aujourd’hui, emprunte de bon sens. Il n’est pas question de dénier le droit au Président George W. Bush de réagir comme il le fait, mais il convient de rappeler que les intérêts respectifs de l’Europe et des USA ne sont pas nécessairement et parfaitement juxtaposables. S’il ne nous est pas interdit de considérer le régime de Saddam Hussein abominable, admettons néanmoins que celui-ci reste une affaire qu’il appartient au peuple irakien de trancher.

Autre chose est de s’assurer que les engagements pris, notamment par l’Irak à la suite de la guerre du golfe, sont respectés ou de les imposer, dans le cas contraire, au travers d’une décision internationale.

Le suivisme de Tony Blair, préférant le « grand large » au continent européen, s’il est habituel, devient de plus en plus paradoxal. L’Angleterre fait partie de l’Europe, pas encore de la zone Euro. Le problème irakien est bien révélateur de l’inconsistance de l’Europe d’aujourd’hui. Et pour en revenir avec la loi de programmation militaire, est-il concevable d’envisager un seul instant, une coopération Franco-anglaise pour la construction de notre deuxième porte-avions ?

  Alain KERHERVE
 

[1] Accord de Munich : Conférence tenue à Munich les 29 et 30 septembre 1938 entre Hitler, Mussolini, Daladier et Chamberlain, au terme de laquelle l’Italie, la France et la Grande-Bretagne abandonnèrent à l’Allemagne le territoire des Sudètes (Tchécoslovaquie). Ces accords suscitèrent un soulagement dans l’opinion publique, croyant ainsi échapper à la guerre. En fait, cette reculade s’est traduite par un renforcement de la politique expansionniste de l’Allemagne et par un refus des responsables politiques français de prendre en compte cette situation. L’esprit « munichois » est donc, dans nos propos, un esprit d’abandon et d’aveuglement.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*